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un regard sur 2014

Avant de prendre du recul pour travailler le synode 2015, voici une longue étude du synode 2014 faite par le dominicain, le père  Ignace Berten et qui permet de bien comprendre d’où nous partions à l’orée du synode 2015.

le synode extraordinaire de 2014

Une proposition de la CCBF

« Jeûne eucharistique » pour soutenir le synode pour la famille

Pour soutenir et accompagner l’année de travail, de réflexion et de méditation à laquelle les catholiques sont appelés  avant la reprise du synode pour la famille à Rome,

Anne Soupa et Christine Pedotti entrent dans un « jeûne eucharistique ».

Pendant l’année qui vient elles s’abstiendront volontairement de recevoir la communion eucharistique, tout en continuant à participer à la messe.

Par ce geste elles manifestent leur communion avec tous ceux et celles qui, conformément aux règles actuelles en vigueur dans l’Église catholique, sont exclus des sacrements.

Leur geste n’est pas une revendication mais un acte spirituel, une forme de prière d’offrande pour que Dieu éclaire son Église.

Pour en savoir plus : http://communionpourtous.com/

Jesus face au divorce

Dans un ouvrage sorti en 2004, le dominicain Louis Dingeman se proposait d’examiner la question matrimoniale et en particulier celle des couples chrétiens, vivant une nouvelle union et demandant  » quelque chose  » à l’Eglise, en cherchant des réponses dans l’Evangile même.

Tout de livre est passionnant, mais je vous donne ici seulement la conclusion pour une réponse de pastorale:

Organiser la pastorale des divorcés

Confrontées à la multiplication des divorces, les communautés chrétiennes, mais aussi les familles, sont appelées à des responsabilités nouvelles. Pour redonner au sacrement du mariage sa véritable signification et en même temps augmenter les chances de stabilité et de bonheur des couples mariés, la nécessité d’une double préparation est nécessaire : une catéchèse renouvelée, enseignant l’essentiel d’une foi adulte ; une formation aux réalités de la vie matrimoniale. Ceci a déjà été souligné lorsque nous avons parlé de l’évangélisation du mariage. En même temps, il a été noté déjà qu’une telle préparation demande des délais. Elle exige aussi que soient formées des équipes de laïcs responsables de ce ministère et soutenus par des prêtres.
La formation d’équipes pastorales bien formées est évidemment aussi souhaitable pour l’accueil des personnes divorcées, isolées, en voie de remariage ou remariées civilement. De telles équipes existent déjà dans certains diocèses. Elles devraient être constituées selon les besoins régionaux.
Leur organisation se heurte cependant à certaines résistances de la hiérarchie qui craint qu’elles ne prennent trop de liberté avec le droit canonique. Des résistances se rencontrent aussi de la part de prêtres soucieux d’une certaine autonomie dans l’exercice de leurs responsabilités pastorales. Ils craignent que soit mis en place un réseau de responsables qui auraient droit de décision et qui instaureraient ainsi une nouvelle organisation judiciaire plutôt qu’un accompagnement pastoral. Sur ce point ils ont raison. Il serait dangereux d’instituer en ce domaine de nouveaux tribunaux ecclésiastiques. D’autres craignent qu’une pastorale spécialisée crée un monde à part des divorcés remariés aux dépens de leur intégration dans les communautés normales. N’y a-t-il pas aussi quelque danger de démission pour le prêtre consulté qui répond : « Moi, je ne puis rien pour vous, mais allez voir untel qui s’occupe de ces choses ? »
Ces objections sont de valeur. Cependant, beaucoup de prêtres reconnaissent qu’ils n’ont pas tous les charismes, et notamment pas celui-là. Une instance d’accompagnement et de formation des consciences, qui ne soit pas judiciaire, leur paraît d’autant plus souhaitable que, en Occident, le nombre de prêtres est en diminution et ne peut répondre à toutes les tâches requises pour un accompagnement personnalisé des chrétiens qui demandent leur aide.

Célébrer un remariage?

Des divorcés remariés ont été aidés à comprendre les conditions requises pour agir avec rectitude. Ils témoignent que leur conscience est en paix. Certains en concluent d’eux-mêmes que la réception des sacrements leur est permise en conscience.
D’autres demandent cependant une autorisation qu’il n’y a plus de raison autre que légaliste de leur refuser.
Certains qui ne sont pas encore remariés veulent consacrer leur nouvelle union et demandent une célébration religieuse qui manifeste qu’ils ne sont pas exclus de la communauté chrétienne mais au contraire en font faire pleinement partie.
Dans les circonstances actuelles, certains évêques ont pris sur eux, et malgré le droit, d’autoriser des réunions de prière qui comportent une bénédiction des nouveaux époux. Ils mettent parfois des conditions à ces célébrations : d’abord qu’elles se déroulent en dehors de l’église paroissiale et un autre jour que le mariage civil ; ensuite que soit évité l’échange des consentements et des anneaux car ces rites sont caractéristiques du mariage sacramentel et peuvent prêter à confusion.
Des prêtres, et c’est mon cas, préfèrent célébrer une eucharistie quand il s’agit de personnes profondément chrétiennes. Dans la mesure même où, toujours en conscience, elles demeurent habilitées à recevoir les sacrements, n’est-ce pas l’Eucharistie qui manifeste le mieux l’offre permanente du salut en Jésus-Christ crucifié, qui nourrit leur projet de vie chrétienne, qui dit leur communion avec les autres chrétiens? L’essentiel est ainsi rendu présent: l’accueil du Christ et de la communauté chrétienne à des frères dans la foi.

Bien préparée ensemble, faisant place à des paroles vraies, de telles eucharisties ne laissent indifférent aucun des croyants qui y participent.
Aujourd’hui, il convient qu’une telle célébration soit non pas secrète mais discrète. Il faut que le sens puisse en être expliqué à un cercle restreint de parents et d’amis, bien au courant de la situation. Il est néanmoins très regrettable que ces célébrations liturgiques demeurent en marge de la discipline canonique de l’Église romaine. À plusieurs reprises dans ce dossier, il a été souhaité que cette dernière, à l’instar des Églises orthodoxes, reconnaisse ouvertement la légitimité de certains remariages. La reconnaissance de la destruction irrémédiable d’une union ne peut-elle avoir des conséquences à la fois différentes mais analogues à celles tirées lorsque la nullité d’une première union est juridiquement reconnue par l’Église ? N’y a-t-il vraiment aucune sacramentalité dans le remariage de ceux qui, en toute honnêteté, s’engagent en une nouvelle alliance dans le Seigneur ? Le danger d’abus, qui peut être prévenu par une vraie formation des consciences, est-il plus grave que le danger de rigorisme ? Dans le cas où de tels remariages seraient reconnus, un rituel particulier devrait permettre d’en dégager la signification dans la doctrine de l’Église. Cette dernière n’est-elle pas messagère de la gratuité du salut dispensé par Dieu ? N’y a-t-il pas place dans son enseignement pour une théologie de l’échec salutaire ? Une telle révision de son comportement à l’égard des divorcés serait surtout le témoignage de la fidélité de Dieu et que l’Évangile est vraiment « Bonne Nouvelle » pour tous les hommes et femmes de bonne volonté.

Extaits du livre de Louis Dingeman « Jésus face au divorce » 2004 édition Racine , Fidélité

Enquête sur les temps de prière

La CCBF, conférence catholique des baptisés de France, a réalisée un enquête auprès de prêtres et diacres pratiquant ces  temps de prière.
Monique HÉBRARD  a écrit le 22 juin 2014 dans les colonnes du site  www.baptises.fr

 

Des prêtres et des diacres acceptent des célébrations à l’Église à l’occasion d’un remariage.

L’attitude de l’Église catholique envers les divorcés qui se remarient est un sujet douloureux depuis de nombreuses années.

Douloureux pour les personnes qui, après un échec, ont un nouveau projet de couple qu’elles désirent confier à Dieu, et qui se voient refuser le sacrement de mariage, et parfois même une simple bénédiction

Douloureux pour ces catholiques pratiquants « divorcés remariés », parfois engagés dans leur paroisse, qui, de plus, sont « interdits » d’eucharistie et de sacrement de réconciliation.

Douloureux pour les prêtres qui sont déchirés entre leur devoir d’obéissance aux lois de l’Église, et leur cœur de pasteur désireux de vivre la miséricorde du Christ avec tous ceux qu’ils accueillent.

Ce sera l’un des sujets brûlants du prochain synode sur la famille, lancé par le pape François.

À cette occasion, la CCBF a recueilli le témoignage de 75 prêtres et diacres de divers diocèses de France, qui ont opté pour célébrer ouvertement des temps de prière, souvent dans une église.

Certes il ne s’agit pas d’un deuxième mariage sacramentel mais d’une célébration, soigneusement préparée avec les époux, et qui ne pose aucun problème canonique. Pourtant certains prêtres sont acculés à une relative clandestinité par crainte des réactions de leurs confrères, et d’autres refusent toute célébration à des couples qui le demandent.

Les prêtres et diacres qui ont répondu à cette enquête ne sont pas des « militants » d’une mouvance libérale de l’Église, mais des pasteurs, des hommes de terrain, attentifs aux personnes. Quelques uns ont déjà été confrontés à des demandes de bénédiction de couples de personnes homosexuelles et y ont répondu.

Au terme de cette enquête, basée sur l’expérience de prêtres et de diacres, il est permis de se demander pourquoi l’Église, au lieu de rester dans le flou et le non dit, ne pourrait pas faire savoir officiellement que de telles célébrations peuvent être offertes à tous ceux et celles qui désirent confier leur amour à Dieu.

C’est pourquoi la CCBF tient à le faire savoir haut et fort.

Elle invite les prêtres et les diacres qui s’interrogent encore sur l’opportunité ou la faisabilité d’une telle démarche à rejoindre ceux qui depuis longtemps les pratiquent.

Elle invite tous les couples divorcés qui se croient condamnés à rester sur le seuil de leur église à oser y entrer de nouveau pour solliciter une bénédiction de leur couple.

Elle invite tous les baptisé-e-s à faire preuve de bienveillance envers les couples divorcés et à faire connaître les bénédictions qui peuvent soutenir leur nouvelle union.

Monique Hébrard

pour avoir toute l’enquette      http://www.baptises.fr/?p=9366    

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Au sujet des « temps de prière »

Dans le cadre de la préparation du Synode de la famille en octobre 2014, voici ce qu’écrit la Mission de France

L’expérience des temps de prière à l’occasion d’une nouvelle union :

         Un texte d’orientation a été voté par les évêques de France en 2002 en faveur d’un temps de prière qui ne présente pas les signes extérieurs d’un mariage sacramentel.

         La possibilité de ce temps de prière est l’occasion d’une préparation qui favorise un véritable cheminement de foi. Cela oblige les personnes à clarifier leur demande, à élaborer davantage leur projet de vie en prenant le temps de relire leur histoire, et en particulier l’histoire de leur première union. C’est aussi bien souvent l’occasion d’une catéchèse, d’un approfondissement de leur démarche chrétienne. Ceux qui accompagnent ces personnes le font sur plusieurs rencontres comme dans la préparation au mariage.

         C’est une expérience dont il faudrait tirer davantage profit pour avancer pastoralement dans l’accompagnement des familles recomposées.

Un numéro du journal  » Chrétiens Divorcés, chemins d’Espérance »

Le numéro du mois d’avril 2012 a pour titre :  » Quel accompagnement pour un temps de prière ? »

On y retrouve beaucoup de témoignages de couples et d’accompagnateurs qui nous font partager leur expériences.

De l’accueil en paroisse, puis des temps d’accompagnement personnalisés et enfin le déroulement du temps de prière lui-même.

Dans son édito, le Père Bruno Laurent, après avoir rappelé  l’ exhortation apostolique de Jean-Paul II particulièrement sévère, note qu’en novembre 2002, à Lourdes, les évêques ont déclarés: «  Certains personnes veulent être accompagnés par la prière de l’Église, dont elle sont et demeurent membres.

Une telle prière ne peut pas prendre la forme d’une célébration qui présenterait les formes extérieures d’un mariage sacramentel. »

Ce numéro montre qu’un large éventail de possibilités est offert aux couples et à leurs accompagnateurs et qu’ensemble, ils construisent une prière qui est une parole de vérité et d’espérance. Ainsi des temps de prières se réalisent un peu partout en France…..dans certains diocèses, il existe une équipe d’accompagnement à ces prières.

pour en savoir plus sur ce groupe   www.chrétiensdivorcés.org