Cécile le 8 avril 2022
Baptisée enfant, confirmée adolescente, animatrice en paroisse puis mariée en Eglise en 1995, mariage célébré en ta présence, toi notre Dieu. Vient la naissance de nos jumeaux : un cadeau de la vie.
Arrive une rupture d’alliance, une séparation et le divorce puis plusieurs années de désert spirituel, désert de foi, désert d’Eau vive.
Je rencontre un nouveau compagnon avec qui je suis en couple.
Un jour, comme Bartimé, j’ai commencé, à te chercher, à t’appeler, à te prier. Je reviens alors en paroisse car mes enfants grandissent et souhaitent se préparer au baptême. Mais ce retour soulève en moi beaucoup de questions
Suis-je bien légitime pour les accompagner ? Suis-je bien légitime pour m’avancer vers toi avec mes frères le dimanche vers la communion ? Suis-je bien légitime tout simplement pour t’appeler, pour te prier, pour te demander pardon ? Quelle place ai-je le droit de prendre dans ma paroisse ? Je ne suis plus une baptisée ordinaire, ma vie intérieure est compliquée, confuse.
Bien-sûr, mes frères et sœurs de communauté me rassuraient. « tu as ta place parmi nous Cécile . Tu es utile en Eglise ». En réalité cela se jouait au-delà, au plus profond de ma prière… comme si la relation avec toi mon Dieu était « parasitée ».
En 2016, notre Pape François nous fait un cadeau, « Amoris Laetitia ». Laurent et Damien me proposent alors de lire cette exhortation et d’animer un groupe pour « Accueillir, discerner et intégrer la fragilité » des gens en rupture d’alliance, des personnes remariées ou non mais aussi des personnes homosexuelles, des gens qui comme moi ne savent pas très bien s’ils ont le « droit », la « légitimité » d’être là.
J’ai donc relu mon parcours au sein de ce groupe à la lumière d’Amoris Laetitia, à la lumière des textes de l’évangile: ma première union, ma situation familiale actuelle … avec humilité et en confiance.
Comme Bartimé j’ai alors posé ce manteau trop lourd, lourd de mes fragilités, de mes erreurs, de ma culpabilité, de tout ce temps de désert où je m’étais détournée de toi.
Cette relecture m’a rappelé l’importance de rester sur le chemin du Christ, en intégrant la différence avec mon conjoint, la différence avec mes enfants, malgré les difficultés. Je n’ai rien effacé de mon histoire, de mes fragilités mais je les ai intégrés en moi.
Je me suis tournée vers toi, vers ton amour, vers ta tendresse, vers cette Eau vive que notre Christ a fait découvrir à la Samaritaine. Je t’ai appelé à nouveau et tu as été là. Comme à Bartimée tu m’as dit « que veux-tu que je fasse pour toi » … je t’ai demandé le pardon.
Etre pardonné ne signifie pas oublier mais m’a permis de tourner la page pour continuer un chemin de disciple dans les pas du Christ. Un chemin de baptisée accompagné de ton amour, envoyée vers mes frères. La question de ma légitimité ne se pose plus, ni dans ma vie en paroisse, ni dans mes prières. Je peux maintenant accompagner des adultes vers la confirmation avec joie, sérénité et en vérité.
Merci notre pape François de nous avoir proposé des chemins de réconciliation, Merci à Damien et merci à beaucoup d’autres d’avoir osé m’appeler pour me renvoyer en disciple de Jésus.
Merci Amoris Laetitia,
Merci pape François,
Merci la joie de l’ Amour
Les fruits d’Amoris Laetitia
Le 9 avril le lendemain de notre messe d’action de grpace, ma paroisse vivait une matinée du pardon, veille de la messe des Rameaux. De nombreux paroissiens étaient venus prier avec nous la veille à la messe d’anniversaire d’« Amoris Laetitia ».
Voici quelques témoignages de ces frères et sœurs :
« Je suis vraiment heureuse d’avoir été témoin du chemin que s’est ouvert à vous dans ces groupes. »
« Je ne mesurais pas comment cette situation de divorcé en église vous faisait tant souffrir. Merci de contribuer à vivre dans une Eglise qui accueille, et qui intègre ses baptisés dans l’amour et la bienveillance »
« Quelle chance, pour nous paroissien d’avoir été des témoins de vos chemins. J’en suis heureuse »
Une paroissienne récemment divorcée très engagée en Eglise. « Je vais me mettre en chemin. Je souhaiterais faire un parcours. »
Merci Amoris Laetitia,
Merci pape François,
Merci la joie de l’ Amour