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Intervention de Guy Delachaux

MASSABIELL 24 et 25 Janvier 2015

Topos du père Guy Delachaux

 Le Christ enseigne et éclaire notre conscience .

Quelque notes sur ces deux grands moments

Tout homme possède au fond de lui sa conscience qui l’aide à discerner, à prendre ses décisions…on dit « agir en conscience » . Depuis Vatican II, l’Eglise a formellement reconnue ce lieu intime de notre être où se murissent nos choix . (dans Gaudium et spes ).

Mais notre conscience peut se tromper si elle n’est pas éclairée. En effet elle est la résultante de plusieurs influences, notre vécu et principalement celui de notre enfance, notre éducation, notre milieu de vie, de travail, le pays où l’on vit.

Comment éclairer notre conscience : en s’efforçant de toujours choisir la vie, ce qui nous fait grandir, en acceptant d’être accompagné comme les pèlerins d’Emmaüs avec le Christ.

Dans ce récit, on voit le Christ cheminer longuement avec les deux disciples avant de les éclairer. Il les écoute puis leur retrace son propre chemin, il leur rappelle le douloureux passage qu’il a lui-même fait, il n’évacue pas le problème du mail et de la souffrance…peu à peu, il les aide à mettre des mots sur les évènements…puis il suscite leur liberté en faisant semblant d’aller plus loin. Ceux-ci le retiennent « reste avec nous, le soir approche ». Ils sentent, avant de comprendre, que la lumière est toute proche . Ils font une place chez eux aux propos de cet « étranger » qui les aident à dénouer les cordes qui les retiennent prisonniers.

A la fraction du pain, il le reconnaissent, en un instant la lumière a jaillit…ils sont éclairés, ils ont discernés, ils se mettent en mouvement et vont à la rencontre des autres pour manifester en communauté leur découverte.

De manière concrète pour nous il s’agit de faire un chemin intérieur avec l’aide d’autres chrétiens, accompagné par la lecture de l’Evangile , conforté par des témoignages. Se mettre en chemin vers un pardon à soi-même, aux autres …en sachant que ce n’est jamais totalement acquis. Avoir conscience que peu à peu notre vie s’oriente vers La Vie…la Joie peut alors naitre sereinement.

 

Le Christ ouvre des chemins de résurrection

Commençons par une réflexion sur la famille, nos familles.

L’Evangile nous propose la famille de Jésus, la sainte famille. Est-ce un modèle, un prototype de la famille idéale?

En retraçant à grands trait cette histoire de famille, dès le départ les choses ne sont pas simples entre Marie et Joseph, il y a un mystère, puis l’enfant ne nait pas dans les meilleurs conditions, c’est la fuite en Egypte, la fugue à l’âge de douze ans, la mise à l’écart des parents pendant la vie publique pour se terminer par un échec total et une mort ignominieuse. Il est clair alors qu’il n’y a pas de modèle unique de famille « réussie », il y a des familles qui essaient de vivre au mieux l’Evangile en s’efforçant chaque jour de faire naitre la vie.

Notre famille est le premier lieu où doit pouvoir se vivre le respect…même au milieu des crises…c’est aussi notre premier lieu de liberté et notre terrain d’apprentissage du pardon.

La famille, c’est le chantier où l’on apprend à aimer…cet apprentissage imparfait et parfois presqu’inexistant va conditionner nos facultés à construire notre propre famille.

Le christ nous parle au travers des Evangiles et nous faisons tous l’expérience de voir combien cette parole est vivante et éclairante lorsqu’elle est partagée.

Le christ nous dit souvent « je suis venu pour que vous ayez la vie et la vie en abondance » et il s’efforce sans cesse de faire passer ceux qu’il rencontre de la mort à la vie.

Mais pour faire ces rencontres , il n’hésite pas à se mouiller, il va manger chez les pécheurs, il accepte de se faire essuyer les pieds par une prostituée, il se laisse toucher par une femme impure…

Il accepte l’ambiguïté des ces situations .Cette audace, cette confiance qu’il témoigne ainsi à la personne, sans aucune demande de garantie en retours, ébranle ses interlocuteurs , le dialogue en profondeur s’amorce, une prise de conscience s’opère, la vie peut renaître, la personne peut se remettre debout, en marche…Zachée, la samaritaine, l’aveugle né et tant d’autres….

Dans l’Evangile de la femme adultère, la scène se passe entre le temple, gardien de la loi et le mont des oliviers, lieu de l’amour donné. Ceux qui veulent piéger Jésus ont mis la femme au centre de leur regards un peu comme un appas..ils ne lui parlent pas, mais s’adresse au maître…c’est une posture d’l’humiliation complète pour elle. Mais Jésus refuse ce rôle de juge , il se penche, il s’abaisse pour se mettre au même niveau que celle qui est humiliée, il écrit sur le sol..quoi ? sans doute sans importance…mais cela donne le temps aux accusateurs de comprendre qu’ils sont eux aussi soumis à cette loi qu’ils utilisent contre la femme.

Alors il se relève, la femme est seule au centre ( centre de quoi, il n’y a plus personne !)

Elle peut se mettre debout devant Jésus..il lui parle : « femme », le même vocable qu’à cana pour sa mère..il l’envoie sans la condamner… « va »et il lui indique un chemin de vie « ne pèche plus ».

Pas un mot de condamnation.

L’Evangile nous donne une seule loi, la loi d’amour, mais elle nous donne des balises qui doivent nous servir de phares pour nous aider à toujours choisir la vie.

Nous sommes soumis à beaucoup de lois, loi de nos famille, de notre milieu, de notre pays, de notre Eglise…tout ceci façonne la loi de notre conscience…mais les lois doivent être passées au crible de l’Evangile et certaines de nos lois sont des chaines terribles : habitudes, milieu sociale, conventions…dont nous devons nous libérer pour ne conserver que les lois-balises, celle qui nous aident à grandir dans l’ exigence de l’amour.

 

Alors l’Evangile sera une bonne nouvelle pour tous.

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