femmes prêtres dans l’Eglise catholique ?

Dans un article des paroissiens progressistes, je viens de découvrir l’existence de femmes prêtres : http://paroissiens-progressiste.over-blog.com/…..elles seront à Rome pour le jubilé des prêtres, mais pas dans St Pierre ( tout de même ) !

Retrouvez les sur le site:        http://www.womensordination.org/

statues colonade

 

Une nouvelle extraordinaire

Ca fait une semaine qu’on ne parle que de cela : le pape aurait  » ouvert » le diaconat aux femmes !

diaconesses mozaicverte

Voici l’annonce:

Le Pape François prêt à créer une commission d’étude sur le diaconat féminin….

Mais évidemment la presse s’est un peu emballée…qu’a dit exactement François au près de 900 supérieures de congrégations réunies pour leur congrès .

un beau discours

Discours  aux prêtres :

« les prêtres, les évêques, le pape n’ont de légitimité que si ils sont radicalement au service de l’humanité. Servir Dieu ce n’est pas tant lui rendre un culte qu’être serviteur de l’humain. La mission de l’Église auprès des hommes et des femmes de ce temps ne consiste pas à les juger ni à les condamner, mais à leur annoncer un Dieu miséricordieux, un Dieu qui leur veut du bien, qui ne les condamne pas, qui ne fixe pas des normes de perfection, mais appelle à une vie plus sainte. Un Dieu pour qui il n’est jamais trop tard, un dieu pour qui rien n’est jamais fichu, personne n’est jamais perdu. Voilà le service auquel vous êtes appelés : annoncer le salut, cette bonne nouvelle au monde. Le Christ, notre maitre a donné sa vie pur eux, pour nous, pour nous qui sommes pécheurs, pour eux qui sont des pécheurs, malheureux sommes-nous si nous sommes comptables quand le Christ donne sans compter. »

Mais au fait…qui a écrit ce texte….mettez un mail pour le savoir

 

Désarroi sur Bayonne

Maïté Iratoqui, qui a tenu des postes importants dans le diocèse de Bayonne nous livre un douloureux constat de la situations des chrétiens dans son diocèse.

Le diocèse de Bayonne cassé en morceaux

L’Eglise catholique, dès l’origine de son histoire, a réuni régulièrement des conciles. Ces Assemblées, – assemblées des évêques et des cardinaux autour du pape- renouvellent ou actualisent en fonction des recherches faites, la doctrine et la foi de l’Eglise, sous l’impulsion de l’Esprit Saint.

Le concile de 1962-65, concile Vatican II, avait, entre autres sujets, étudié le mystère de l’Eglise et en particulier le thème de « l’Eglise, peuple de Dieu ». Jusqu’à cette date, l’Eglise c’était les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses car c’était la hiérarchie qui était première et les gens ordinaires, le peuple, suivaient. La mission fondamentale étant l’enseignement et les sacrements, il en découlait naturellement que ceux qui avaient le savoir et la connaissance et avaient la charge de la communiquer, constituaient cette hiérarchie.

Depuis cette date, un grand changement s’est opéré, tant dans l’Eglise que dans la société.

 

A partir de ce concile une autre place a été donnée au peuple de Dieu dans l’Eglise. La constitution dogmatique Lumen Gentium dit : « Dieu… s’est choisi le peuple d’Israël pour être son peuple avec qui il a fait alliance et qu’il a progressivement instruit.. ». Tous les baptisés, tous les gens de bonne volonté font partie du peuple de Dieu. « A faire partie du peuple de Dieu tous les hommes sont appelés » dit le texte.  Les personnes de toute génération, les femmes et les hommes, les pratiquants et ceux qui se sont éloignés de l’Eglise et ceux qui sont loin, ou ceux qui se sentent loin, ceux qui ne connaissent pas,  tous, vraiment tous sont le peuple de Dieu.

 

Pour accompagner les personnes sur le chemin de l’évangile, sur le chemin de la prière, pour faire unité dans la diversité de la personnalité de chacun et chacune, pour nous faire membres de la même famille, il y a, au sein de ce peuple, des prêtres, des évêques, des cardinaux et il y a un pape. Ils sont les accompagnateurs, les défenseurs dans les vents contraires. Ils sont ceux qui protègent, ceux qui guérissent, ceux qui prennent soin.

 

Ces dernières années et de plus en plus, le diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron vit une sorte de tremblement de terre. Les chrétiens, et aussi ceux qui se sont éloignés de l’Eglise mais qui gardent leur identité de chrétien en eux, sont très troublés.

 

Dans des villes du Labourd, en particulier à Biarritz et Bayonne, les paroissiens vont d’église en église, cherchant où aller. Ceux du relais St Amand se sont dispersés, comme des poussins effrayés à l’approche de l’aigle. Quelques uns ici, d’autres là, nomades de relais en paroisse, de couvent en monastère !  A Biarritz St Martin, le même événement s’est produit. Des pratiquants sont allés dans les églises voisines. Certains sont demeurés et tentent, coûte que coûte, de maintenir les liens. Mais quel combat dans leur foi quand ils entendent des propos ahurissants au cours des homélies !

 

Dans le même temps, à Bayonne, à Biarritz, à Pau, des gens sont devenus très pratiquants. Ils aiment les cérémonies où les psaumes, les dialogues sont chantés en latin ; ils apprécient que les enfants de choeur soient distingués entre les garçons qui sont auxiliaires du prêtre et les filles un peu plus loin, à la porte de l’église mais pas à l’autel ; ils aiment les processions et l’encens, les beaux vêtements sacerdotaux et les objets liturgiques magnifiques, afin d’honorer Dieu comme il se doit.  Nombreux sont ceux qui sont contents d’avoir une messe. Quelle que soit la forme, quel que soit l’enseignement du prédicateur, ces pratiquants sont satisfaits d’avoir une messe. Ils veulent accomplir leur devoir de fidèle catholique.

 

Des pratiquants se sentent mis hors de chez eux, jetés dehors. Ils étaient catéchistes, aides aux prêtres, préparant avec eux les chants de la liturgie, ou assurant l’accueil au presbytère. Soudain, de jeunes prêtres nouveaux sont arrivés avec les habitudes de leurs communautés. Eux n’ont pas besoin d’aides ou bien préfèrent des aides de leur choix. Les laïcs engagés ont dû partir.

Le séminaire de Bayonne était fermé et il est à nouveau ouvert. C’est une très bonne nouvelle et un heureux événement.  Il n’y a pas seulement un séminaire, mais il y en a trois, deux à Bayonne et un à Anglet. Les séminaristes sont nombreux, quelques uns originaires d’ici, et la plupart venus de loin. Devant ces faits, des questions surgissent : que sont ces trois séminaires ? De rien comment peut-il en naître trois ? Il se passe alors quelque chose de très étonnant : tous devraient être dans la joie de voir tous ces séminaristes. Or, ce n’est pas ce qui est ressenti par beaucoup. Le doute grandit, une défiance est née. Pourquoi tant de séminaristes viennent-ils dans ce diocèse, issus de plusieurs diocèses différents ?

Quand les informations ne sont pas clairement données, quand les nouveautés ne sont pas déclarées officiellement, la rumeur grandit.

 

De nombreuses personnes sont troublées par des propos de l’évêque et en particulier par la manière de les exprimer. Dans l’Eglise catholique, l’évêque est le « chef » d’un diocèse, la tête, et ses paroles ont un retentissement très important. Ce que dit l’évêque de Bayonne, le pape François le dit aussi. Le message est le même. Cependant il est à remarquer que ce que dit le pape est bien reçu et que ce que dit l’évêque pose problème. Cette différence d’attitude, d’où vient-elle ?

Dans une communication, les destinataires perçoivent naturellement, à la manière de dire le message, les motivations profondes de l’émetteur. Ce n’est pas la tête, ce n’est pas l’intelligence qui ressent. C’est le cœur, c’est-à-dire le besoin d’amour qui fait comprendre au peuple la substance d’un message. Selon le mobile de l’émetteur, selon l’objectif de l’émetteur, le même message sera reçu ou sera rejeté. Les brebis savent si le berger les aime ou non.

 

Le diocèse est triste, sombre. Les prêtres en particulier sont dans une situation difficile. Quelques uns voient avec bonheur que l’Eglise se montre et qu’elle s’exprime enfin après tant d’années d’humilité. Ils sont fiers d’avoir en mains les affaires de l’Eglise disant que ceux qui les ont précédés, âgés et usés, n’ont pas su préparer la suite, « n’ont pas su engendrer ».

Or, ils sont nombreux, très nombreux, ceux qui ont donné leur vie aux paroisses de ce diocèse,  aux gens de ce diocèse et d’ailleurs et qui sont maintenant traités comme des exécutants. Ils ne sont pas considérés en tant que coopérateurs de l’évêque, comme le demande le concile Vatican II. De plus, ils voient et ils entendent le malaise des fidèles de leur paroisse.

 

Tout le monde est troublé, perturbé : les gens, les prêtres, les chrétiens. En France, l’Eglise et l’Etat sont séparés, sont distincts, afin de respecter et préserver la liberté de chacun. Mais, durant ces années et de plus en plus, les propos issus de l’évêché semblent liés aux propos de l’extrême droite. Or, il convient de regarder de près les idées de ce parti avant de les atteler avec le message de l’évangile.

 

Les gens de ce diocèse sont en train de se radicaliser. « Chacun pour soi » est l’option de certains, dans une recherche de protection. De même qu’on fait le dos rond quand l’orage éclate, de même chacun va de son côté, accablé et malheureux. Pour d’autres, la colère gronde, ne sachant plus comment faire entendre leur souffrance à ceux qui sont sourds et aveugles. Les traditionalisants, qui veulent faire du neuf avec du vieux, manifestent leur force montante.

Ce sont là les fruits du double langage.

 

Oui, le diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron est blessé, estropié. Le troupeau est dispersé. Les gens sont inquiets. Les plaintes vont grossissant. Nous sommes divisés. La confiance est perdue ou fortement diminuée. Le diocèse est malade.

 

         Qui va entendre l’appel à l’aide de ce diocèse ?

            Où est le berger ?

            Quand viendra un véritable pasteur ?

                                                                                              Maite Irazoqui  (traduit du basque)

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