L’apôtre des apôtres

Marie-Madeleine prend du grade…et les femmes aussi…

Rabouni

Le décret, signé par le cardinal préfet, Robert Sarah, est en date du 3 juin, c’est-à-dire sous le signe de la solennité du Coeur Sacré de Jésus, et sous le signe de l’Année de la miséricorde: il s’agit de fêter en elle la première “apôtre de la miséricorde”.

– “Marie!”

  – “Rabbouni!”

 

En avant première

Je viens de recevoir un texte de Jean-Paul Vesco qui vous plaira certainement…j’attends son autorisation pour le mettre sur le blog…mais ici c’est privé.. Alors, on se lâche un peu .

diaconesse chinoise diaconesse chinoise diaconesse chinoise

Le frère Jean-Paul Vesco, dominicain, est évêque d’Oran. Il est l’auteur de Tout amour véritable est indissoluble (Cerf) dans lequel il insiste sur le caractère définitif d’une seconde alliance conjugale véritable interdisant tout séparation préalablement à une demande de sacrement de réconciliation. Il a participé au second synode sur la famille (octobre 2015).

 

 

Le Pape François a fait œuvre de tradition…

L’exhortation apostolique  Amoris Laetitia est reçue dans un silence assourdissant. Tout se passe comme si elle était un non-évènement, comme si il n’y aura pas dans l’Eglise un avant et un après Amoris Laetitia en matière de pastorale familiale.

Ceux qui redoutaient une révolution dans la discipline de l’accueil sacramentel des personnes dites « divorcées-remariées » sont tentés de la gommer du paysage par le silence davantage que par sa mise en question. Dès lors que le pape François a dit qu’il n’avait pas entendu toucher à la doctrine catholique en la matière, alors rien n’aurait changé et on fait comme si cette exhortation apostolique n’avait finalement été qu’un mauvais rêve. Plus de peur que de mal, l’exhortation apostolique Familiaris Consortio peut donc rester la référence. C’est un silence sous forme de blackout.

Quant à ceux qui espéraient une vraie inflexion de la position magistérielle sur la question, ils ne crient pas victoire. Ils semblent comme en attente de l’interprétation qui sera faite de cette exhortation par les évêques. Leur silence sonne comme un aveu d’impuissance face au « pouvoir hiérarchique de l’Eglise»,  comme si cette exhortation ne portait pas en elle-même le ferment  du changement tant attendu mais requérait une exégèse supplémentaire hors de leur portée. Dans un réflexe finalement assez clérical, ils attendaient une parole d’autorité qui allait explicitement abolir la position magistérielle antérieure et énoncer une nouvelle règle.

Au lieu de cela le pape François prévient d’entrée que tous les débats doctrinaux ne doivent pas être tranchés par des décisions magistérielles (AL. 3). Il ajoute que du fait de l’innombrable diversité des situations concrètes, on peut comprendre qu’on ne pouvait pas attendre du Synode ou de l’exhortation une nouvelle législation générale du genre canonique applicable à tous les cas (AL. 300).  Est-ce à dire que le pape François n’a pas parlé avec autorité ? Certainement pas. Mais la forme d’autorité à laquelle il se réfère est celle de Jésus dans l’Evangile et non pas celle des docteurs de la Loi. C’était dérangeant du temps de Jésus, cela ne l’est pas moins aujourd’hui.

Le pape François insiste sur le fait qu’un pasteur ne peut se sentir satisfait en appliquant seulement les lois morales à ceux qui vivent des situations « irrégulières» (AL. 302). C’est en plongeant au cœur des histoires singulières de chacun, avec pour seule arme la miséricorde de celui à qui il a été fait miséricorde (AL. 307) que les pasteurs seront au service de la vérité de l’Évangile. Il nous appelle, nous  pasteurs, à renoncer à chercher ces abris personnels ou communautaires qui nous permettent de nous garder distants du cœur des drames humains, afin d’accepter vraiment d’entrer en contact avec l’existence concrète des autres et de connaître la force de la tendresse (AL. 305).

Davantage qu’une loi générale applicable à tous, ce sont des éléments d’appréciation qui sont donnés. Mais ils sont très clairs et vont tous dans une même direction: La route de l’Église, depuis le concile de Jérusalem, est toujours celle de Jésus: celle de la miséricorde et de l’intégration (…) La route de l’Église est celle de ne condamner personne éternellement ; de répandre la miséricorde de Dieu sur toutes les personnes qui le demandent avec un cœur sincère car la charité véritable est toujours imméritée, inconditionnelle et gratuite (AL. 293). Difficile de trouver matière à interprétation sur le sens de ces paroles. Inutile aussi d’aller chercher dans une note de bas de page ce que le pape François a voulu dire.

Concernant la pastorale spécifique des divorcés-remariés et des personnes en situations conjugales « irrégulières », le pape François ne s’inscrit pas d’abord en rupture avec les dispositions disciplinaires énoncées par l’exhortation apostolique Familaris Consortio. Paradoxalement, il fait au contraire œuvre de tradition. Citant beaucoup cette exhortation apostolique, il en reprend tout l’enseignement de l’Eglise relatif à l’indissolubilité du mariage chrétien, reflet de l’union entre le Christ et son Eglise (AL. 302). A la suite de Saint Jean-Paul II, le pape François incite à bien discerner les diverses situations, y compris celles de personnes qui ont la certitude subjective que le mariage précédent, irrémédiablement détruit, n’avait jamais été valide (FC. 84).

Tout cet enseignement étant rappelé, un élément totalement novateur est apporté : la prise en compte du caractère irréversible de situations matrimoniales et familiales qui ne permettent pas d’agir différemment et de prendre d’autres décisions sans une nouvelle faute (AL. 298). Dès lors que personne ne peut être condamné pour toujours parce que ce n’est pas la logique de l’Évangile (AL. 294), ce caractère définitif d’une situation ne peut plus être de facto un obstacle insurmontable au sacrement de réconciliation.

C’est là une vraie (r)évolution par rapport à l’exhortation apostolique Familiaris Consortio : une personne peut désormais se trouver dans une situation objective de péché et pouvoir cependant recevoir le sacrement de réconciliation à la condition bien sûr que le caractère objectivement irrégulier de sa situation soit reconnu par elle, qu’un travail de vérité ait été fait et que la contrition soit réelle.

La tradition n’est pas la répétition à l’identique de « vérités » intangibles quels que soient le temps et l’espace. Cela s’appelle du fondamentalisme. Elle n’est pas non plus source de rigidité mais elle est un élément essentiel de souplesse entre d’une part un monde en perpétuel mouvement et d’autre part une vérité qui transcende les contingences humaines.

Partant d’une position magistérielle issue de la tradition de l’Eglise et sur laquelle il s’appuie, ayant convoqué deux synodes afin de permettre un débat le plus large possible, le pape François fait légitimement œuvre de tradition en prolongeant l’incitation de Saint Jean-Paul II à distinguer entre les situations individuelles jusqu’à permettre à certaines d’entre elles d’ouvrir au sacrement de réconciliation et donc à l’accès à la communion eucharistique. Et cela sans obligation de séparation préalable ou de vie « en frère et sœur ».

Ayant fait légitimement œuvre de tradition, l’enseignement magistériel en matière de pastorale familiale est aujourd’hui tout entier repris dans l’exhortation apostolique Amoris Laetitia qui fait suite à l’exhortation apostolique Familiaris Consortio qu’elle remplace avant d’être elle-même remplacée, un jour, par une nouvelle exhortation apostolique qui la reprendra et peut-être la dépassera. Il n’y a donc pas lieu d’interpréter cette exhortation apostolique à partir d’un « ailleurs » ni d’attendre d’elle qu’elle révoque explicitement des dispositions antérieures. Parce que le pape François a fait œuvre de tradition, Amoris laetitia se suffit à elle-même.

Dès lors, après la lecture de cette exhortation, il ne sera plus possible à un prêtre de répondre en conscience à une personne divorcée-remariée: « Pardonnez-moi mais en raison de votre situation matrimoniale, je ne suis pas autorisé vous entendre en confession ». Il lui faudra désormais entrer avec elle dans la singularité de son histoire, voir la conscience qu’elle a de ses responsabilités dans la situation qui est la sienne et des possibilités éventuelles de faire évoluer cette situation, prendre en compte le travail de réconciliation et le cas échéant de réparation qui a été entrepris.

Au terme d’un tel cheminement, le prêtre que je suis, et pas seulement l’évêque, se sentira autorisé à donner en conscience le sacrement de réconciliation à des personnes qui seraient dans une situation matrimoniale objectivement « irrégulière » devenue définitive mais qui en appelleraient en vérité à la miséricorde de Dieu qui seule nous relève et nous sauve.

Au fond, davantage que la doctrine en elle-même, ce qui change radicalement c’est la place même de la doctrine dans la relation entre un homme et son Dieu. Dans l’épisode de la femme adultère, Jésus ne remet pas en cause la loi sur l’adultère (« va et ne pèche plus ! »). Mais en replaçant cette loi à sa juste place, il fait qu’une femme qui allait être lapidée par des hommes au nom de Dieu garde la vie sauve. Rien de moins.

Dans Amoris Laetitia, comme dans tout son enseignement, le pape François, réaffirme que l’Eglise n’est pas d’abord doctrinale et cela change beaucoup dans son rapport au monde. Il appelle à une révolution du regard et nous invite à porter le regard que Jésus posait sur les personnes qu’il rencontrait. C’est aussi simple que cela. Et aussi exigeant.

+  fr. Jean-Paul Vesco op

 

 

 

 

Dossier Diaconesses

La diaconie des femmes et le diaconat dans l’Église

diaconesses verteLe 12 mai 2016, le pape François rencontrait les supérieures majeures réunies en congrès international à Rome (Italie). Il a répondu à l’une des supérieures majeures qui l’interrogeait sur l’accès des femmes au diaconat permanent : « Constituer une commission officielle pour étudier
la question ? Je crois, oui. Il serait bon pour l’Église de clarifier ce point. (…) Je ferai en sorte qu’on fasse quelque chose comme ça. (…) Il me semble utile qu’une commission étudie la question. »

Dans ce dossier, La Documentation catholique a recensé de nombreux textes des papes, du Saint-Siège, d’évêques et d’experts ayant trait au rôle du diacre et de la femme dans l’Église et dans la société depuis Vatican II.

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Ce dossier sera enrichi au fur et à mesure des débats.
♦ Les textes promulgués par les papes
Paul VI, Jean-Paul II, Benoît XVI, François.
Les textes des différentes Congrégations et Commissions du Saint-
Siège
Commission théologique internationale, Congrégation pour le clergé, Congrégation pour l’enseignement catholique, Congrégation pour la doctrine de la foi.
♦ Les éclairages et prises de position d’évêques
Mgr DurocherMgr Durocher (Canada), la Conférence épiscopale suisse, Mgr Zollitsch (Allemagne), Mgr Batut
(France), Mgr Weakland (États-Unis), Mgr Pilarczyk (États-Unis).
♦ Les travaux d’experts
Enzo Bianchi (prieur de la communauté monastique de Bose, Italie) Agnès Avognon Adjaho, lors du congrès panafricain des laïcs catholiques, soeur Sharon Euart, rsm, spécialiste en droit canonique et secrétaire générale adjointe de la Conférence des évêques catholiques des États-
Unis, P. Piersandro Vanzan, s.j., P. Bernard Lambert, op.
À lire aussi : Le pape François relance le débat sur le diaconat féminin

femmes prêtres dans l’Eglise catholique ?

Dans un article des paroissiens progressistes, je viens de découvrir l’existence de femmes prêtres : http://paroissiens-progressiste.over-blog.com/…..elles seront à Rome pour le jubilé des prêtres, mais pas dans St Pierre ( tout de même ) !

Retrouvez les sur le site:        http://www.womensordination.org/

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Une nouvelle extraordinaire

Ca fait une semaine qu’on ne parle que de cela : le pape aurait  » ouvert » le diaconat aux femmes !

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Voici l’annonce:

Le Pape François prêt à créer une commission d’étude sur le diaconat féminin….

Mais évidemment la presse s’est un peu emballée…qu’a dit exactement François au près de 900 supérieures de congrégations réunies pour leur congrès .

un beau discours

Discours  aux prêtres :

« les prêtres, les évêques, le pape n’ont de légitimité que si ils sont radicalement au service de l’humanité. Servir Dieu ce n’est pas tant lui rendre un culte qu’être serviteur de l’humain. La mission de l’Église auprès des hommes et des femmes de ce temps ne consiste pas à les juger ni à les condamner, mais à leur annoncer un Dieu miséricordieux, un Dieu qui leur veut du bien, qui ne les condamne pas, qui ne fixe pas des normes de perfection, mais appelle à une vie plus sainte. Un Dieu pour qui il n’est jamais trop tard, un dieu pour qui rien n’est jamais fichu, personne n’est jamais perdu. Voilà le service auquel vous êtes appelés : annoncer le salut, cette bonne nouvelle au monde. Le Christ, notre maitre a donné sa vie pur eux, pour nous, pour nous qui sommes pécheurs, pour eux qui sont des pécheurs, malheureux sommes-nous si nous sommes comptables quand le Christ donne sans compter. »

Mais au fait…qui a écrit ce texte….mettez un mail pour le savoir

 

Désarroi sur Bayonne

Maïté Iratoqui, qui a tenu des postes importants dans le diocèse de Bayonne nous livre un douloureux constat de la situations des chrétiens dans son diocèse.

Le diocèse de Bayonne cassé en morceaux

L’Eglise catholique, dès l’origine de son histoire, a réuni régulièrement des conciles. Ces Assemblées, – assemblées des évêques et des cardinaux autour du pape- renouvellent ou actualisent en fonction des recherches faites, la doctrine et la foi de l’Eglise, sous l’impulsion de l’Esprit Saint.

Le concile de 1962-65, concile Vatican II, avait, entre autres sujets, étudié le mystère de l’Eglise et en particulier le thème de « l’Eglise, peuple de Dieu ». Jusqu’à cette date, l’Eglise c’était les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses car c’était la hiérarchie qui était première et les gens ordinaires, le peuple, suivaient. La mission fondamentale étant l’enseignement et les sacrements, il en découlait naturellement que ceux qui avaient le savoir et la connaissance et avaient la charge de la communiquer, constituaient cette hiérarchie.

Depuis cette date, un grand changement s’est opéré, tant dans l’Eglise que dans la société.

 

A partir de ce concile une autre place a été donnée au peuple de Dieu dans l’Eglise. La constitution dogmatique Lumen Gentium dit : « Dieu… s’est choisi le peuple d’Israël pour être son peuple avec qui il a fait alliance et qu’il a progressivement instruit.. ». Tous les baptisés, tous les gens de bonne volonté font partie du peuple de Dieu. « A faire partie du peuple de Dieu tous les hommes sont appelés » dit le texte.  Les personnes de toute génération, les femmes et les hommes, les pratiquants et ceux qui se sont éloignés de l’Eglise et ceux qui sont loin, ou ceux qui se sentent loin, ceux qui ne connaissent pas,  tous, vraiment tous sont le peuple de Dieu.

 

Pour accompagner les personnes sur le chemin de l’évangile, sur le chemin de la prière, pour faire unité dans la diversité de la personnalité de chacun et chacune, pour nous faire membres de la même famille, il y a, au sein de ce peuple, des prêtres, des évêques, des cardinaux et il y a un pape. Ils sont les accompagnateurs, les défenseurs dans les vents contraires. Ils sont ceux qui protègent, ceux qui guérissent, ceux qui prennent soin.

 

Ces dernières années et de plus en plus, le diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron vit une sorte de tremblement de terre. Les chrétiens, et aussi ceux qui se sont éloignés de l’Eglise mais qui gardent leur identité de chrétien en eux, sont très troublés.

 

Dans des villes du Labourd, en particulier à Biarritz et Bayonne, les paroissiens vont d’église en église, cherchant où aller. Ceux du relais St Amand se sont dispersés, comme des poussins effrayés à l’approche de l’aigle. Quelques uns ici, d’autres là, nomades de relais en paroisse, de couvent en monastère !  A Biarritz St Martin, le même événement s’est produit. Des pratiquants sont allés dans les églises voisines. Certains sont demeurés et tentent, coûte que coûte, de maintenir les liens. Mais quel combat dans leur foi quand ils entendent des propos ahurissants au cours des homélies !

 

Dans le même temps, à Bayonne, à Biarritz, à Pau, des gens sont devenus très pratiquants. Ils aiment les cérémonies où les psaumes, les dialogues sont chantés en latin ; ils apprécient que les enfants de choeur soient distingués entre les garçons qui sont auxiliaires du prêtre et les filles un peu plus loin, à la porte de l’église mais pas à l’autel ; ils aiment les processions et l’encens, les beaux vêtements sacerdotaux et les objets liturgiques magnifiques, afin d’honorer Dieu comme il se doit.  Nombreux sont ceux qui sont contents d’avoir une messe. Quelle que soit la forme, quel que soit l’enseignement du prédicateur, ces pratiquants sont satisfaits d’avoir une messe. Ils veulent accomplir leur devoir de fidèle catholique.

 

Des pratiquants se sentent mis hors de chez eux, jetés dehors. Ils étaient catéchistes, aides aux prêtres, préparant avec eux les chants de la liturgie, ou assurant l’accueil au presbytère. Soudain, de jeunes prêtres nouveaux sont arrivés avec les habitudes de leurs communautés. Eux n’ont pas besoin d’aides ou bien préfèrent des aides de leur choix. Les laïcs engagés ont dû partir.

Le séminaire de Bayonne était fermé et il est à nouveau ouvert. C’est une très bonne nouvelle et un heureux événement.  Il n’y a pas seulement un séminaire, mais il y en a trois, deux à Bayonne et un à Anglet. Les séminaristes sont nombreux, quelques uns originaires d’ici, et la plupart venus de loin. Devant ces faits, des questions surgissent : que sont ces trois séminaires ? De rien comment peut-il en naître trois ? Il se passe alors quelque chose de très étonnant : tous devraient être dans la joie de voir tous ces séminaristes. Or, ce n’est pas ce qui est ressenti par beaucoup. Le doute grandit, une défiance est née. Pourquoi tant de séminaristes viennent-ils dans ce diocèse, issus de plusieurs diocèses différents ?

Quand les informations ne sont pas clairement données, quand les nouveautés ne sont pas déclarées officiellement, la rumeur grandit.

 

De nombreuses personnes sont troublées par des propos de l’évêque et en particulier par la manière de les exprimer. Dans l’Eglise catholique, l’évêque est le « chef » d’un diocèse, la tête, et ses paroles ont un retentissement très important. Ce que dit l’évêque de Bayonne, le pape François le dit aussi. Le message est le même. Cependant il est à remarquer que ce que dit le pape est bien reçu et que ce que dit l’évêque pose problème. Cette différence d’attitude, d’où vient-elle ?

Dans une communication, les destinataires perçoivent naturellement, à la manière de dire le message, les motivations profondes de l’émetteur. Ce n’est pas la tête, ce n’est pas l’intelligence qui ressent. C’est le cœur, c’est-à-dire le besoin d’amour qui fait comprendre au peuple la substance d’un message. Selon le mobile de l’émetteur, selon l’objectif de l’émetteur, le même message sera reçu ou sera rejeté. Les brebis savent si le berger les aime ou non.

 

Le diocèse est triste, sombre. Les prêtres en particulier sont dans une situation difficile. Quelques uns voient avec bonheur que l’Eglise se montre et qu’elle s’exprime enfin après tant d’années d’humilité. Ils sont fiers d’avoir en mains les affaires de l’Eglise disant que ceux qui les ont précédés, âgés et usés, n’ont pas su préparer la suite, « n’ont pas su engendrer ».

Or, ils sont nombreux, très nombreux, ceux qui ont donné leur vie aux paroisses de ce diocèse,  aux gens de ce diocèse et d’ailleurs et qui sont maintenant traités comme des exécutants. Ils ne sont pas considérés en tant que coopérateurs de l’évêque, comme le demande le concile Vatican II. De plus, ils voient et ils entendent le malaise des fidèles de leur paroisse.

 

Tout le monde est troublé, perturbé : les gens, les prêtres, les chrétiens. En France, l’Eglise et l’Etat sont séparés, sont distincts, afin de respecter et préserver la liberté de chacun. Mais, durant ces années et de plus en plus, les propos issus de l’évêché semblent liés aux propos de l’extrême droite. Or, il convient de regarder de près les idées de ce parti avant de les atteler avec le message de l’évangile.

 

Les gens de ce diocèse sont en train de se radicaliser. « Chacun pour soi » est l’option de certains, dans une recherche de protection. De même qu’on fait le dos rond quand l’orage éclate, de même chacun va de son côté, accablé et malheureux. Pour d’autres, la colère gronde, ne sachant plus comment faire entendre leur souffrance à ceux qui sont sourds et aveugles. Les traditionalisants, qui veulent faire du neuf avec du vieux, manifestent leur force montante.

Ce sont là les fruits du double langage.

 

Oui, le diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron est blessé, estropié. Le troupeau est dispersé. Les gens sont inquiets. Les plaintes vont grossissant. Nous sommes divisés. La confiance est perdue ou fortement diminuée. Le diocèse est malade.

 

         Qui va entendre l’appel à l’aide de ce diocèse ?

            Où est le berger ?

            Quand viendra un véritable pasteur ?

                                                                                              Maite Irazoqui  (traduit du basque)

brebis kdo