Après 4 ans de vie commune, chacun avec son enfant, Aurélie et moi avons très naturellement choisi de nous engager l’un envers l’autre en nous mariant.
J’ai été marié, devant Dieu, en 1999, et ai divorcé en 2005. Aurélie de son côté, n’avait encore jamais été mariée. Lorsque nous avons commencé à parler d’un mariage à l’église, auquel elle tenait beaucoup, nous nous sommes posé pas mal de questions par manque total d’informations, et quelques idées reçues. Il ne faut surtout pas rester seul dans ces réflexions, car il est facile de faire rapidement fausse route.
On passe brièvement par des phases qui en réalité n’ont absolument aucun sens.
Le regret : mais pourquoi je me suis marié ? Alors qu’à l’époque j’étais parfaitement consentant et heureux !
La lubie : est-ce que je peux faire annuler ce mariage ? Comme s’il suffisait d’envoyer un formulaire au Vatican…
Le doute : va-t-elle quand-même vouloir m’épouser si je ne peux l’emmener devant l’autel ? Bien sûr que oui !
Finalement ce projet plein de bonheur peut devenir inutilement source de stress si l’on reste dans son coin avec ses certitudes.
Je suis donc allé voir le prêtre de ma paroisse, Marc Ruet, pour lui expliquer notre projet familial, et lui demander à demi-mots ce que l’Eglise pouvait faire pour nous.
Bien m’en a pris, car après lui avoir raconté nos 4 années passées à « re »construire notre petite famille, il m’a aussitôt assuré que cela faisait bien longtemps que le Bon Dieu avait béni notre union, que les gens comme nous n’étaient pas des cas isolés, et que l’Eglise, tout en maintenant le caractère unique du sacrement du mariage, nous ouvrait grand ses bras.
Le père Ruet nous a alors mis en contact avec Catherine et Pierre, qui nous ont fait rencontrer de nombreux couples dans notre cas, lors d’une journée d’information et surtout d’échange.
Nous nous sommes revus à plusieurs reprises, en particulier pour s’informer sur le grand jour. Ne sachant pas de quelle manière l’Eglise nous ouvrait ses bras, nous n’avions pas trop idée des différences entre un sacrement, une bénédiction, et un temps de prière, d’un point de vue pratique.
Ça a été important, dans notre contexte, d’être accompagnés et guidés dans le choix des lectures et le déroulement de ce temps de prière. Nous avons découvert que dans le cadre d’un temps de prière, l’Eglise acceptait, tolérait ou refusait un certain nombre de choses, et en vérité elle accepte et tolère bien assez pour offrir une cérémonie magnifique !
Ce 7 juillet 2012, notre assemblée s’est recueillie, accompagnée par une chanteuse Gospel exceptionnelle, de nombreux enfants, des lectures bien choisies, une intervention du Père Ruet pleine de proximité, d’affection et de bienveillance. Et finalement, ce moment a été très solennel malgré l’absence du sacrement et de la communion.
Aurélie et moi ne saurions que recommander aux couples qui ont des histoires similaires à la nôtre, qui ont pris la décision de se marier, et qui veulent en faire témoigner Dieu, de ne surtout pas rester dans leur coin avec leur culpabilité, mais de prendre contact avec des gens d’Eglise, ou l’équipe du Sedire. L’Eglise d’aujourd’hui nous (séparés, divorcés, remariés) accueille à bras ouverts, il nous a juste suffi de le savoir.